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Hélicoptère : Prendre les commandes en vol d’initiation

Hélicoptère : Découverte et Vol d'initiation

Mes amis m’ont offert un vol d’initiation en hélicoptère à effectuer chez Héliteam à Montpellier. L’occasion de découvrir de nouvelle sensation de vol et qui sait, peut-être une nouvelle passion ?

Briefing : découverte d’un hélicoptère

En ce début d’année, j’échange mon avion contre un hélicoptère le temps d’un vol d’initiation de 20 min. J’avais rendez-vous ce matin à l’entreprise Héliteam pour découvrir cette activité. Je suis hyper bien accueilli par Armelle et Alexis. Ce dernier étant mon instructeur pour la matinée.

D’ailleurs on ne perd pas de temps et on rentre vite dans le vif du sujet. Il me demande si j’ai déjà fait de l’avion ou de l’hélicoptère avant. J’ai donc expliqué que je passais mon PPL d’avion à l’Aéroclub de Montpellier, que j’ai fait mon lâcher solo il n’y a pas si longtemps et que je viens de commencer la Navigation VFR. Il me répond « Super ! tu vas voir, ça n’a rien à voir d’un point de vue sensation et pilotage ! ». Il a su m’intriguer et captiver mon attention dès le départ ^^. Nous partons en direction du parking où sont les hélicoptères.

Les hélicoptères

Hélicoptère Heliteam Robinson R22 Beta 2 à Montpellier (LFMT)

Arrivé sur place, je découvre deux machines. Un énorme « Écureuil AS 350 B3e » et un plus petit « Robinson R22 Beta II« . C’est sur ce dernier que sont effectuées les formations et vols d’initiation. Le R22 est un hélicoptère américain de deux places. D’un point de vue puissance c’est quasiment la même chose que nos avions DR400 sur lesquels nous avons l’habitude de voler.

On fera un rapide tour de l’appareil avec Alexis qui m’expliquera quelques spécificités de l’hélico, notamment sur le rotor anticouple. Je m’installe ensuite à l’intérieur dans le fauteuil de droite pour me familiariser avec l’habitacle. C’est beaucoup moins encombré qu’un avion, mais on y retrouve beaucoup d’instruments et commandes similaires (variomètre, badin, altimètre, conservateur de cap, magnétos, réchauffage carburateur, … ). Il y a surtout cette grande verrière que je saurai apprécier à sa juste valeur plus tard pendant le vol.

Les commandes d’un hélicoptère

Il y a 3 commandes dans un hélico :

  • Tableau de Bord d'un hélicoptère Robinson R22 Beta II
    Le cyclic (comme le manche dans l’avion) va contrôler l’inclinaison du rotor principal (la grosse hélice).
  • Le palonnier qui va modifier l’inclinaison des pales du rotor anticouple (la petite hélice à l’arrière).
  • Le collectif qui est un manche à gauche du pilote. Il va servir à gérer la puissance en jouant sur le moteur et/ou l’inclinaison des pales du rotor principal. C’est un peu comme la manette des gaz dans un avion.

Le collectif est d’autant plus intéressant car il se contrôle de deux manières. C’est un manche qui s’actionne comme un frein à main de haut en bas. Mais il est aussi composé d’une poignée similaire à celle d’une moto. Dans un premier temps, on donne la puissance moteur en tournant la poignée jusqu’à atteindre 70% de celle-ci. Ensuite nous jouerons avec l’inclinaison du collectif et c’est un gouverneur automatique qui prendra le relai sur la poignée des gaz.

Généralement, lors d’un vol d’initiation de 20 min, l’élève ne contrôlera que le cyclic car il n’y a pas assez de temps pour voir les autres commandes. Mais vue que je suis déjà sensibilisé au vol, Alexis me proposera gentiment d’essayer de prendre toutes les commandes en main au fur et à mesure du vol.

Procédure de démarrage d’un hélico

Je ne l’ai pas vue en détails car l’instructeur l’a fait au plus vite pour qu’on ne perde pas trop de temps. Cependant pour ce que j’ai vue c’est très similaire à celle d’un avion mis à part pour le clutch (embrayage). C’est une notion que je n’avais jamais vue dans un avion. C’est un mécanisme qui va progressivement tendre la courroie entre le moteur et le rotor. Un voyant signale la fin de l’opération. Dans un sens c’est assez logique, ça permet d’entrainer les pales progressivement sans faire caler le moteur. Ce qui implique le démarrage d’un hélicoptère est bien plus long que celui d’un avion.

Vol : initiation au pilotage d’hélicoptère

Alexis me propose de m’occuper de la radio, mais je décline pour pouvoir pleinement apprécier le pilotage du Robin R22 Beta 2. Il s’exécute donc à la tâche et demande l’autorisation de mise en route (Tiens, je n’ai jamais fait ça moi… hum ?!). Peu de temps après nous sommes prêt à partir. Il décollera légèrement du sol pour effectuer ce qu’il appelle un léger patin. Ça permet de commencer à sentir l’hélico partir et pouvoir corriger avec les commandes sans vraiment quitter le sol. Une fois bien stable il rajoutera un peu de puissance pour se retrouver en stationnaire au-dessus du sol et effectuer une dernière checklist avant de partir.

Première sensation avec le Cyclic

Nous suivons le taxiway jusqu’au point d’arrêt H1. Pendant le trajet, il me demande de prendre le cyclic en main pendant qu’il pilote pour que je puisse ressentir un peu la commande. Très honnêtement, c’est tellement subtil que j’ai du mal à dire dans quel sens il le déplace. Ensuite il le lâche progressivement pour que je m’y essaie totalement. Je me rends compte que cette commande est extrêmement sensible. Il me dit que je dois faire des mouvements de la taille d’une pièce de 2 euros ! C’est très différent de mon DR400 un peu pato !

Il reprend la commande une fois au point d’arrêt et sort de la zone de l’aéroport pour me redonner la commande. Je commence à faire mes premiers virages et à vraiment profiter de cette grande verrière qui m’offre une vue panoramique exceptionnelle. Après deux ou trois virages, Alexis me demande de partir en direction de la Grande Motte.

Combiner le Cyclic et le Collectif de l’hélico

Pour faire avancer mon Robinson R22, je dois pousser sur le manche (cyclic). Pour un hélicoptère c’est logique, cependant comme pour un avion, ça lui fait perde de l’altitude. Il faut donc compenser avec le Collectif pour modifier l’inclinaison des pales ce qui va très certainement augmenter la portance comme j’ai pu le voir à mon dernier cours théorique sur le Groupe motopropulseur ;). Le tout jouera donc sur la vitesse et l’altitude.

Alexis me propose de commencer à jouer avec les deux commandes pour ressentir la chose. Bizarrement c’est assez naturel, même si ça n’a pas tout à fait la même approche qu’un avion. Les principes restent identiques, donc tout paraît relativement logique. La sensibilité des commandes est ce qu’il y a de plus surprenant en tout cas.

Bon sans compter sur le fait que je me fasse brasser avec du vent à 20 nœuds et des rafales à 30, maintenir sa vitesse et son altitude n’est quand même pas évident :p

Le palonnier sans surprise

Files de laine sur la verrière d'un Robinson R22 Beta 2.
Files de laine sur la verrière du Robinson R22 Beta II. Chaque laine doivent être de part et d’autre de la verrière afin que l’hélicoptère soit aligné dans la masse d’air.

Une fois arrivé au-dessus de la Grande Motte, j’effectue une légère descente pour entamer un dernier virage vers la plage. Je pense seulement être à 500 pieds, mais la visibilité basse de cette verrière me donne la sensation d’être bien plus bas.

Juste après le dernier virage, Alexis me demande de m’occuper du palonnier. Pour le coup cette commande réagit exactement comme sur un avion. Mise à part l’extrême sensibilité de la commande, elle ne pose aucun problème.

Il y a 2 files de laine sur l’extérieur de la verrière qui donnent une indication sur les filets d’air. Comme des penons sur la voile d’un bateau. Je dois actionner le palonnier de telle sorte que  chaque laine se trouve de part et d’autre de la verrière.

Retour vers LFMT

Une fois sur la plage, je repars en direction de Montpellier (LFMT) en suivant le rivage. Toutes les commandes en main, je me fais brasser mais j’arrive à maintenir mon cap, ma vitesse et mon altitude… enfin grosso modo quoi. Je me sens tellement privilégié d’entièrement piloter ce Robinson R22 Beta II quasiment seul. Alexis a totalement su me mettre en confiance. Il a l’air assez satisfait et me dit, en rigolant, qu’il va peut-être se mettre à jouer au scrabble sur son téléphone ! AHAHAHAH !

Je prends le temps d’admirer le paysage, les belles vagues, les bateaux, les chevaux sur la plage,… bref je suis en plein kiff avec une sensation de liberté encore plus grande qu’en avion.

Une fois arrivé au niveau de LFMT je m’aligne en final et Alexis reprendra les commandes pour me montrer comment se fait une approche. Pour le coup ça a l’air bien plus compliqué qu’en avion. Je n’arrive même pas à comprendre comment son pilotage peut-être aussi précis et lisse avec tout ce vent !

Débriefing : brevet de pilote d’hélicoptère PPL(H) ?

Je sors de ce vol d’initiation excité comme un acarien au salon de la moquette ! Donc en toute logique la question qui me vient à l’esprit est : « Comment se passe la Licence de Pilote Privé d’Hélicoptère PPL(H) ? « . Il me confirme qu’apprendre à piloter un hélicoptère c’est à peu près le même nombre d’heure de formation que pour le PPL(A) c’est à dire 45h. Il faut avoir 16 ans révolu pour pouvoir effectuer son premier vol solo mais on peut commencer  plus jeune. La théorie est la même que celle de l’avion, avec une partie spécifique à l’hélico en plus. L’heure de vol sur leur Robinson R22 Beta II est de 450€ de l’heure ! (Là il m’a un peu refroidi…)

Passer le PPL(H) après le PPL(A)

Lorsqu’on a déjà obtenu la licence de pilote privé pour avion PPL(A) il est plus simple d’obtenir celle de l’hélico. Le nombre d’heure de vol descend à 39 heures minimum au lieu de 45h. De plus la théorie étant déjà passée pour la partie commune, il ne reste plus que la partie spécifique à l’hélico à voir. Alexis me précise que l’avantage d’avoir passé le PPL(A) avant est que la théorie et la pratique de la navigation est déjà faite, ce qui est le plus dur. On peut donc se concentrer réellement sur le pilotage pendant ces 39h. À 450€ de l’heure de vol, ça fait la formation à un peu moins de 20000€, mais quand même…

Ce baptême en hélicoptère m’a quand même bien piqué et il y a de forte chance que je revienne les voir après avoir obtenu mon PPL(A) ^^ . En attendant il ne reste plus qu’à acheter une petite tirelire.

En rentrant, j’appelle Romain et lui partage cette expérience pour le motiver à aller faire un vol d’initiation ou au moins un baptême de l’air pour que je puisse échanger sur ces sensations de dingue ! Suite au prochain épisode…

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