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Voler en Evektor Sportstar RTC lors du PPL (Jour 40)

Voler en Evektor Sportstar RTC lors du PPL (Jour 40)

En Avril 2018, l’Aéroclub de Montpellier a acquis deux « Evektor SportStar RTC » pour compléter sa flotte dédiée à la formation de pilote privé. Les DR400 n’étant pas disponible aujourd’hui, je vais essayer ce nouvel appareil.

Briefing du Evektor Sportstar RTC

La première fois que j’ai vu un SportStar RTC c’est lorsque j’ai rencontré Gabin et Victor de l’Aéroclub de Limoges qui faisaient leur Tour de France pendant les vacances d’été. Ils ont fait un bilan très sympa que vous pouvez retrouver sur le blog de leur aéroclub.

Evektor Sportstar RTC à l'Aéroclub de Montpellier
Evektor SportStar RTC à l’aéroclub de Montpellier

J’avoue commencer la journée avec un regard un peu biaisé car, je n’ai pas entendu que du bien sur cet appareil. Cependant, je vois certains pilotes changer progressivement d’avis au sujet de cet avion et plutôt en bien. Il est donc temps que je me fasse ma propre opinion.

Le SportStar RTC est un avion léger biplace équipé d’un moteur Rotax développé par la société Evektor. En d’autres termes c’est petit, à ras-le-sol, ça tourne à l’essence de voiture, ça fait un bruit de tondeuse à gazon et vue de l’extérieur on pourrait croire que ça vient de chez « Jouet Club ».
En revanche, l’intérieur à l’aire spacieux et moderne avec ces deux grands EFIS. Les fauteuils sont assez larges et confortables. Ils sont équipés d’un harnais de sécurité en guise de ceinture. Derrière les sièges, on trouve un grand coffre à bagage. L’intégralité du cockpit est recouverte d’une immense verrière qui offre une très belle vue. Ils ont même pensé à un emplacement pour la bouteille d’eau, ce qui évite la catastrophe de la gourde 😉. Clairement c’est plus sympa de l’intérieur que de l’extérieur.

Vol PPL dans un Sportstar RTC

Pré-vol de l’avion

Je sors l’avion du hangar pour effectuer la pré-vol. Pas besoin d’aide, cet appareil fait seulement 405 kg à vide contrairement au Robin DR400/120 que fait plus de 560 kg.

Je commence la pré-vol extérieure avec mon instructeur Pascal, qui m’explique toutes les subtilités de cet appareil.
On récupère les flammes. Ensuite, on vérifie les éclairages ainsi que le niveau d’essence dans le réservoir situés dans chaque aile. On termine la visite extérieure en vérifiant le niveau d’huile du moteur. Pour ce dernier, Pascal me fait tourner l’hélice jusqu’à ce que le moteur fasse le bruit d’un évier qui se débouche. Autrement dit « faire cracher le moteur ». Ça permet de faire remonter l’huile pour tester le niveau.

Ensuite, je m’installe à l’intérieur et je passe toute la check-list en revue. Une fois que les EFIS sont en route, j’essaie de retrouver les informations éparpillées sur les deux grands écrans Garmin G3X Touch.
Je suis certain qu’il doit y avoir une logique d’organisation, mais pour le moment c’est un cafouillis d’informations à mes yeux. Mes bonnes vieilles jauges me manquent… J’ai l’impression d’être à mon tout premier jour de vol et de découvrir un avion. Ce qui en soit est un peu le cas :p

Première sensation dans le Sportstar RTC

commande des gaz evektor sportstar rtc

Une fois la check-list terminée, je commence le roulage vers la piste secondaire. Ça me permet d’appréhender l’appareil.
Déjà je me rends compte que le palonnier est très sensible. Probablement car l’avion est assez court. J’ai un peu de mal à tenir une ligne droite.
La commande des gaz est un piston comme dans le DR400, sauf qu’il a la particularité de se visser/dévisser au lieu de pousser/tirer. C’est assez perturbant. Il y a un petit bouton sur la commande qui permet de déverrouiller la visse pour mettre plein gaz d’un coup.

Décollage en Evektor SportStar

Une fois aligné avec la piste, je mets plein gaz. Là aussi c’est assez impressionnant car la puissance arrive d’un coup. Je me rends compte que c’est beaucoup plus nerveux que mon DR400 habituel.
La rotation se fait à 50 nœuds (92 km/h) ce qui est moins que les 120 km/h du Robin. Il faut à peine plus de 10 secondes pour pouvoir atteindre cette vitesse (quasiment deux fois moins que mon avion habituel).
Au moment de la rotation, l’avion part d’un coup et monte très vite. Le manche est assez sensible. J’ai l’impression de piloter une plume.

Exercice en vol à bord du Sportstar RTC

Nous partons dans le secteur de Cournonterral pour faire quelques exercices de maniabilité. Il y a normalement pas mal de turbulences, mais on ne les ressent pas vraiment. Il faut croire qu’on est assis pile-poil sur le centre de gravité.

Le Sportstar RTC est assez agréable à piloter. L’avion répond très (trop ?) bien. Cependant, j’ai beaucoup de mal à me faire à la commande des gaz. Premièrement, ce moteur Rotax 100 CV ne fait pas du tout le même bruit que le Lycoming 120 CV dont j’ai l’habitude. J’ai donc des difficultés à retrouver mes repères à l’oreille. J’ai les yeux rivés sur l’indicateur de RPM et j’essaie péniblement d’ajuster la commande. Ça doit être un coup à prendre, mais je n’ai tellement pas le réflexe de tourner cette fichue manette que j’ai tendance à rattraper la vitesse en modifiant l’assiette de l’avion. Ça marche aussi, mais c’est pas des plus efficaces :-p.

trim manche evektor sportstar rtc

Trim électrique du Sportstar

Le trim électrique n’est pas évident non plus. Il y a deux boutons poussoir sur le manche pour régler celui-ci. Ce n’est pas évident car je ne sens pas vraiment la pression diminuer sur le manche. C’est difficile d’être précis sur ce réglage. J’avais parfois l’impression d’avoir bon, et en lâchant le manche je me suis rendu compte que l’avion partait en sucette.

Appréhender l’EFIS lors d’un vol VFR

Le plus perturbant reste l’EFIS et son surplus d’informations. Je suis un peu perdu. J’essaie de me concentrer sur les RPM, la vitesse, l’altitude et le variomètre. L’avantage c’est qu’ils se trouvent presque sur la même ligne. Donc je finis par me définir un circuit de regard juste pour ces indications.

Garmin G3X Touch
Garmin G3X Touch

Les informations sont écrites relativement petites, et je me surprends régulièrement à fixer l’écran et ne pas regarder à l’extérieur. C’est l’inverse de ce qu’il faut faire pour un vol VFR où nous sommes supposés regarder dehors et avoir un coup d’œil rapide sur les instruments !
Les jauges avec aiguilles, malgré leur manque de précision, sont beaucoup plus faciles à lire. Notre cerveau finit par associer une position avec une valeur approximative qui très souvent, suffit à savoir si on est bon ou pas. En revanche, il me semble que lire un chiffre sur un écran demande beaucoup plus d’attention.

Faire décrocher un avion Sportstar RTC

Arrive l’exercice de décrochage (à 31min10 dans la vidéo) et là aussi le Sportstar RTC est surprenant. Vitesse réduite à 3500 tours, avion à cabrer, l’avertisseur de décrochage commence à sonner à environ 57 kt (105 km/h) et finira par décrocher timidement à 44 kt (80 km/h). Nous perdons à peine 100 pieds. Et encore, il a décroché lors d’une turbulence. Je ne suis même pas sûr qu’il n’aurait pas tenu plus longtemps avec une meilleure météo. Le manuel de vol annonce 42 kt.

Approche et atterrissage avec l’Evektor Sportstar

On finit ce vol avec quelques tours de piste. Si on met de côté la commande des gaz avec laquelle il faut jouer énormément et le fait qu’on est plus bas que dans un DR400, ce qui chamboule un peu mes repères pour être sur le plan et faire l’arrondi, l’avion est très agréable à poser. Probablement dû à sa légèreté et ses grands volets, l’approche est lente et facile à anticiper. La sensibilité des gouvernes au moment de l’arrondi peut surprendre au début, mais je suis sûr qu’on s’y fait vite aussi.

Débriefing de mon vol abord du Sportstar RTC

Au final je suis agréablement surpris du vol dans cet avion. La plus grosse difficulté pour moi fut l’EFIS dont je n’ai pas du tout l’habitude. Ce n’est pas lié à cet appareil. N’importe quel avion avec un EFIS sera plus difficile à saisir lorsqu’on est habitué aux bonnes vieilles jauges.

Certains diront que c’est mieux de voler dans des avions plus modernes comme celui-ci, mais personnellement je suis bien heureux de faire ma formation sur un « vieux coucou ». Je trouve que ça me permet de mieux comprendre comment un avion et son instrumentation fonctionne.
Je vais continuer ma formation sur les DR400, car l’examen du PPL s’effectue sur l’avion avec lequel nous avons le plus volé. Mais j’espère pouvoir renouveler l’expérience à nouveau, voir même sur d’autre appareil. Suite au prochain épisode 😉

Coût total

Le petit bonus de cet avion est le prix de l’heure de vol. Effectivement au jour d’aujourd’hui le tarif horaire est de 115€/h contre 123€/h pour un DR400. Je sais qu’il y a une volonté du club de baisser ce tarif à l’avenir. Certain club offre l’heure de vol sur les SportStar à moins de 100€/h.

  • Solde précédent : 5614,85€
  • 42 min de vol avec instructeur  : 88,90€
  • Total : 5703,75€

Heures totales de vol : 31h38 min.
Atterrissage total : 93

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