Je pars, le temps d’un vol d’initiation, à la découverte du planeur dans le Centre de Vol à Voile de Montpellier (CVVM) situé derrière le Pic Saint-Loup. D’incroyables sensations en perspective…
Vlog #1 : Le Planeur pour commencer dans l’aviation ?
Voici le premier Vlog sur Devenir-Pilote.com !
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Briefing : vol d’initiation en planeur
Comme l’an dernier où je me suis initié à l’hélicoptère, cette année, j’ai décidé de tester le vol à voile, autrement dit le planeur. Je suis donc parti dans le Centre de Vol à Voile de Montpellier, vers Saint-Martin-de-Londres accompagné de Marc (mon ancien instructeur de PPL), qui lui aussi voulait tester ce type de vol.
Cela fait quelques années que le planeur m’intrigue, mais je ne m’y suis intéressé de plus près que récemment. J’entends beaucoup de bien au sujet de cette discipline, notamment sur les notions de pilotage et les bons réflexes que cela apporte. Le prix est lui aussi très intéressant car beaucoup plus accessible que l’avion classique.
Présentation d’un planeur
Pour ma part le vol s’effectue dans un Grob G103a Twin II. Il n’y a que 2 places dans un planeur école. Nous passerons donc chacun notre tour. Les sièges sont en enfilade, et l’instructeur se place à l’arrière pour nous laisser admirer la vue sous une immense verrière.
À l’intérieur on retrouve un tableau de bord minimaliste. Grosso modo ça se limite à l’altimètre pour connaître l’altitude, l’anémomètre pour connaître la vitesse et un ou deux variomètres pour connaître notre variation d’altitude. Ce dernier étant l’une des informations primordiales en vol à voile car le but est de rester le plus longtemps possible en l’air.
Le principe est de trouver des ascendants thermiques, plus communément appelé « pompe », afin de tourner dans celui-ci comme un oiseau pour gagner de la hauteur.
Les commandes d’un planeur
D’un point de vue commandes on retrouve un manche et un palonnier mais évidemment pas de manette des gaz. En revanche, il y a une poignée d’aérofrein pour ralentir l’avion et une commande pour relâcher le câble de remorquage.
Il y a aussi, de chaque côté du siège, des poignées rouges pour larguer la verrière au cas où nous devrions nous éjecter ! Hein quoi pardon ? Ah oui parce qu’il faut mettre un parachute aussi ! Autant dire qu’au moment où j’ai dû remettre ce machin, j’ai eu un vieux flashback de mon stage de saut en parachute (PAC) et mes fesses se sont immédiatement resserrées. L’instructeur nous fait une petite blague en disant : « avec un peu de chance vous aurez un vol et un saut pour le même prix »… et il est content en plus :).
Vol planeur en double commande
Dès notre arrivée au club, on peut voir les premiers vols de la journée partir, remorqués par un Rallye MS 893. C’est impressionnant de voir ces immenses oiseaux métalliques décoller.
On s’installe dans l’aéronef
Trente minutes plus tard, nous voyons les premiers revenir et c’est enfin à notre tour de se préparer.
Une fois abord on se sent comme dans une Formule 1. Bon je ne suis jamais monté dans une Formule 1, mais c’est l’idée que je m’en fait. On est englobé par le fuselage. Ce n’est pas étouffant, et relativement spacieux contrairement aux apparences. Mais on sent bien que c’est profilé pour découper la masse d’air.
Le fauteuil est assez confortable et on s’attache avec une ceinture en 4 points. Il n’y a aucun risque qu’on décolle du siège.
Un petit check à la radio pour être sûr que tout fonctionne. Là aussi, une différence notable, nous n’avons pas de casque. Juste un micro sur le côté et un petit haut-parleur suffit pour entendre et se faire comprendre. C’est l’avantage de ne pas avoir le bruit du moteur.
Une fois que tout est vérifié, l’instructeur indique au remorqueur qu’il est prêt à partir.
Tractage et décollage
Le train d’atterrissage n’ayant qu’une roue centrale, l’avion tient en équilibre en prenant de la vitesse (comme en vélo). Il y a donc une personne au sol qui tient l’aile et court avec le planeur le temps qu’il prenne assez de vitesse pour être stable.
Assis dans le planeur, nous sommes tellement proches du sol que la sensation de vitesse se fait vite ressentir. Après quelques mètres, le planeur commence déjà à quitter le sol avec délicatesse. Le remorqueur lui continue sa course au sol pour obtenir la vitesse nécessaire afin de faire sa rotation. C’est magnifique, impressionnant et unique comme sensation. Tout ce que j’entends c’est le bruit du vent sur le fuselage. La vue est tellement dégagée sous cette grande verrière que je ne sais pas où donner de la tête.
L’avion nous tracte pendant quelques minutes dans le but de trouver un endroit où il y aurait une potentielle pompe. Nous larguerons à environ 700 mètres, où l’instructeur sens que nous pouvons prendre de l’altitude par nous-mêmes. Apparemment ce n’était pas une super journée pour réussir à voler longtemps . Les conditions n’étaient pas top et on peinera à atteindre 12000 mètres.
Principes du vol à voile
Pour trouver des ascendants thermiques, l’instructeur garde un oeil sur les nuages, le relief, le vent au sol qu’il perçoit dans la végétation ou les fumées… rien ne lui échappe. Mais il se sert aussi de ces fesses. Il arrive à ressentir avec beaucoup de subtilité les variations avant même que le variomètre ne les indique. C’est hallucinant ! J’avais beau ressentir des mouvements, j’étais incapable d’affirmer si on prenait de l’altitude ou non. J’avoue que c’est un peu plus simple à percevoir lorsqu’on tient le manche, mais bon…
Ces planeurs ont une finesse d’environ 40, certains montent même jusqu’à 60 si j’ai bien compris. Un DR400 c’est un caillou à côté !
Pour rappel, la finesses d’un avion est le rapport entre sa portance et sa traînée. Autrement dit, ça permet de définir la distance horizontale parcourue par rapport à la hauteur perdue à une vitesse et pente donnée.
C’est donc grâce à cette grande finesse que les planeurs peuvent voler longtemps.
Pilotage d’un planeur
Très rapidement, l’instructeur me laissera prendre les commandes, pour que j’essaie de ressentir les sensations. Le manche a une sensibilité similaire à celui de l’hélicoptère. En tout cas c’est la sensation que j’en ai.
Le palonnier lui au contraire demande d’être beaucoup plus franc que sur un avion classique. Les pilotes de planeur ne se privent pas de chambrer les pilotes d’avion sur l’utilisation du palonnier. C’est bien connu, et on n’y a pas loupé. Mais effectivement je comprends mieux maintenant. Si tu ne mets pas de palonnier sur un planeur, tu ne tournes pas ! Et quand on te dit « Mets du palonnier à droite », ce n’est pas d’appuyer légèrement mais au contraire d’appuyer à fond dessus. C’est très différent d’un avion. Je pense que si j’appuie de la même manière sur mon DR400 je fais un 180 degrés sur place ! :p
Comme je l’ai mentionné au-dessus, pour prendre de l’altitude nous devons tourner à l’intérieur d’un ascendant thermique. Et pour tourner ça on tourne ! Il y a de quoi choper le tournis.
Je n’ai aucune idée du degré d’inclinaison que nous avions, mais honnêtement je me demande comment l’avion pouvait encore avoir de la portance. Et en ce qui concerne l’assiette, va essayer d’avoir un repère pare-brise sur une grande verrière, c’est loin d’être évident. Surtout avec cette sensibilité au manche, j’ai beaucoup de mal à garder la bonne assiette, et la bonne inclinaison tout du long.
Retour vers la piste pour atterrir
L’instructeur reprendra les commandes à la fin pour finir par un virage bien serré, histoire d’envoyer mon estomac au niveau de mes chaussettes. Apparemment on peut aussi faire de la voltige avec…
Sur le retour vers la piste d’atterrissage, il utilisera l’aérofrein qui, lui non plus, ne fait pas de demi mesure. On sent son efficacité immédiate par un ralentissement et une perte de hauteur.
Une fois aligné, on s’approche silencieusement de la piste, pour toucher et enfin finir dans l’herbe afin de ne pas trop abîmer l’aile qui se posera sur le côté..
Débriefing du vol en planeur
Ce vol fut extrêmement formateur et m’a donné envie d’y retourner. Ça me conforte dans l’idée que nous devrions tous commencer par le planeur. Si je pouvais donner un conseil au moi d’il y a 20 ans, celui qui ne pouvait pas voler à cause de l’argent, je dirai : « vas faire du planeur !!! ». Je le dis souvent, mais l’important est de voler. Peu importe comment, du moment qu’on est là-haut et qu’on réalise notre rêve.
Pour le coup, le planeur est très accessible avec ces 23€ /h (peut descendre à 13€ /h avec forfait). C’est de 5 à 10 fois moins cher qu’en avion monomoteur. De plus c’est loin d’être du temps de perdu, car c’est du vrai pilotage et je suis certain que ça donne de bon réflexe lorsqu’on passe ensuite sur un avion. Ce n’est pas pour rien que l’Armée de l’Air, Air France et bien d’autres forment leurs pilotes sur des planeurs ;).
Voici quelques liens utiles si vous voulez aller plus loin :
Bonjour,
Je dois dire que j’ai suivi avec un grand intérêt votre reportage de formation, il est super bien fait, passionnant, pédagogique,
Je pense à me lancer également et ce reportage m’y pousse.
Bonne chance pour la suite… Que j’attends.
Cordialement
Jacques
C’est exactement pour ca que je fais ce blog, pour motiver les gens qui hésitent à passer le pas. Prochaine étape, tu vas visiter un aéroclub 😉
Et voilà, après avoir lu tout le blog, me voilà au bout !
Aaarrrrgghh la suite, la suite !!
En tous cas, beau travail d’archivage et de documentation. C’est vraiment sympa de pouvoir suivre tes aventures ainsi !
6 mois depuis le dernier article, j’espère que ta formation se passe bien !
Bon vol.
Merci Baptiste. J’ai volé quelques fois ces 6 derniers mois et je suis entrain de finaliser les articles. J’ai même fait une navigation en solo jusqu’à Avignon hier. Je pense que ça va me prendre un peu de temps avant d’écrire tout ce qu’il s’est passé ;). Mais ça arrive, promis.
C’est génial ! Merci pour ta réponse et bonne continuation.